Extraits
 

 

 

Tu poses les mots sur la table
photos
à découvrir
d’une gare
au soleil
Été lointain sur passage à niveau
Un café aux tables vides
Eux restent
L’attente envahie de soleil
Noms inscrits sur les étiquettes des valises
Silhouettes d’ombre
au fond de la mémoire
Tu parles la langue solitaire
des êtres innombrables
dans la chaleur disparue
Tu caresses la chair des mots sur la table
Un homme une femme
pour jamais
sur un banc
Tu les regardes regarder
cela
que tu ne vois pas
toi qui es
aujourd’hui
les mots au bout des yeux
déchirés de soleil
Un train miroitant sur les rails
bruyants d’attente
La ville diffuse de vie
en soleil déchiqueté
Départ

 

 

 

La folie pourrait venir
une nuit comme celle-ci
Parce que les anges perdent leurs ailes
Il faut seulement attendre
que passe l’étrange qu’on n’attend plus
Une nuit comme celle-ci
J’accroche ma folie à la lune
qui passe
et rejoins mes sœurs de la nuit
Elles parlent d’eux
qui passent
et vont plus loin
au large d’elles*
Ils
Solitaires
aux ailes étranges
vont sans elles
sur d’autres terres
où nulle lune ne les retient
Une nuit comme celle-ci
je dépose les ailes
La folie
peut venir à elles